mercredi 25 mai 2016

You just have to follow the flow !

C’est la phrase qui correspond le mieux au rythme de vie nordique, selon mon expérience. Les choses ne se passent jamais comme on le prévoit. En revanche, tout semble s’organiser ou se simplifier quand il le faut !

Par exemple, malgré la petite taille des communautés, il arrive très souvent que vous puissiez profiter du véhicule de quelqu’un pour vous déplacer dans la communauté. Une personne vous a vu le matin dans un bâtiment et vous voit marcher dans la rue ? Elle s’arrête pour vous récupérer au passage et vous emmener ! Et en écrivant ces lignes, Philippe est justement entré dans le bureau pour me dire qu’il avait eu un lift par quelqu’un dans la communauté.

Salluit vu du côté de l'aéroport

Vous pouvez aussi avoir ma chance. Je me suis perdue dans Kuujjuaraapik la première semaine. Je m'arrête demander mon chemin et la personne me dit "mais, es-tu Marie ?" Il s'agissait d'une partenaire du projet qui savait par une collègue que j'arrivais dans la communauté ! Elle sait que vous êtes en ville et commence par vous demander « are you Mary ? » Et ensuite, elle m'a conduit à la mairie, où je devais me rendre au départ !

Ça peut aller plus loin : à Salluit, l’aéroport est à quelques kilomètres de la communauté. 
Malheureusement pour nous, nous n’avions aucun véhicule et personne pour nous emmener à notre logement, ni aucun taxi. Philippe se tourne vers moi et dit à haute voix : bon, j’ai la description de la maison, il faut qu’on trouve quelqu’un à l’aéroport pour nous emmener. Une personne à côté de nous l’entend et lève la main pour nous dire qu’elle a de la place ! Nous avons donc eu un lift pour Salluit.

Les choses peuvent aussi s’organiser de façon bien plus originale. À Kangiqsujuaq nous sommes arrivés de bon matin dimanche. L’hôtel était supposé avoir une navette : effectivement nous voyons la camionnette devant l’aéroport et allons voir s’il y a un chauffeur. Malheureusement, pas de trace du chauffeur ! Nous retournons donc dans l’aéroport. Là, une dame se tourne vers nous : « vous allez à l’hôtel ? » Ah ! Notre chauffeur ! ou presque… « ça tombe bien, j’allais prendre l’avion là. Vous pourriez rapporter la navette à l’hôtel vous-même ? » euh…  ok, oui, sauf que c’est la première fois qu’on met les pieds ici nous ! Ce n’est pas grave, elle nous donne quelques indications pour trouver l’hôtel et part prendre son avion !

Vue de Kangiqsujuaq et du Fjord


Le nord est aussi un paradis enchanté pour les têtes en l’air comme moi. Un des meilleurs exemples que j’ai vécus s’est passé ce matin. Il semblerait que j’ai oublié ma clé de chambre quelque part à l’hôtel en partant travailler. Ce n’est pas bien grave ! Une heure après être arrivée au travail, la gérante de l’hôtel est passé à notre bureau en me tendant ma clé et en me disant que je l’avais oubliée au comptoir… Je n’ai même pas eu le temps de m’apercevoir que je ne l’avais pas sur moi!

Enfin, petite anecdote plus générale qui concerne les transports aériens du nord. Pour le Nunavik, Air Inuit a deux lignes principales : celle de l’Ouest, qui part de Montréal et se rend à Salluit, et celle de l’Est qui part de Montréal et se rend à Salluit…. Vous êtes confus ? La ligne de l’ouest s’arrête tour à tour dans toutes les communautés de la Côte de la Baie d’Hudson, tandis que celle de l’Est s’arrête dans les communautés de la côte d’Ungava.



Ensuite, chacune des lignes fonctionne comme une ligne de métro : chaque communauté est une station de la ligne (ouest, ou est) et vous montez et descendez dans la communauté inscrite sur votre billet. Du coup, le groupe de passager change à chaque arrêt !

Vous êtes à Puvirnituq ? Quand vous montez dans l’avion, il y a déjà des passagers de Montréal et de Kuujuaraapik. Vous vous rendez à Ivujivik ? Il faudra patienter car sur le chemin l’avion va s’arrêter à Akulivik et certains passagers vont descendre, tandis que d’autres montent dans l’avion.

Les trajets sont souvent très détendus. Si vous avez notre chance, vous pouvez aussi avoir le droit à un vol privé ! En partant de Salluit pour Kangiqsujuaq nous étions seuls dans l’avion, les premiers passagers ne sont arrivés qu’à Kangiqsujuaq en direction du sud et de Montréal. Nous avons eu droit aux consignes de sécurité les plus rapides de l’histoire aérienne : « bon, apparemment vous savez mettre vos ceintures de sécurité, on va voler à 13000 pieds et on arrive dans 40 minutes. Bon vol ». Simple et efficace !



En conclusion, pas la peine de s’inquiéter, tout va s’arranger quoiqu’il arrive !





À bientôt


Marie

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